Candidat certainement très intelligent, Emmanuel Macron a indiscutablement bénéficié d’une rare conjonction astrologique historique.
Avec ses haines internes et ses vieilles habitudes caporalistes, la droite s’est empêtrée dans une voie catastrophique qui l’a menée tout droit dans le mur. C’était une folie de tolérer l’intolérable pour un parti conservateur. Mais la guerre larvée entre les Sarkosistes et les Juppéistes a permis à un candidat amoral de se fourvoyer (ce qui n’est pas grave, après tout) et de mener un parti majoritaire dans la fosse à purin.
Du côté gauche, le PS s’est aperçu que depuis 36 ans il était social libéral et qu’il en refusait l’évidence. Mitterand a eu 2 années de social-démocratie pure et dure, de même que Hollande.
Les primaires sont pratiques en ce sens qu’elles évitent un consensus et qu’elles défaussent la recherche d’une pensée synthétique sur un électorat très réduit. Elle sont révélatrices des divisions et des courants internes, et réduisent une vision politique à un plus grand commun diviseur. En aucun cas, elles ne fédèrent.
Mais après tout, pourquoi le libéralisme ne serait-il pas de gauche? Il suffirait pour cela qu’il opère une juste redistribution des richesses! Jamais la France n’a été aussi riche, et aussi mal gouvernée.
C’est ainsi que le candidat Macron s’est retrouvé face à deux courants vindicatifs extrêmistes, d’ailleurs stupidement calés sur l’anti-européanisme et un attrait incompréhensible vers des pouvoirs quasi-dictatoriaux.
Il était alors facile au candidat candide de tracer une route bienveillante et consensuelle en prêchant le bonheur généralisé. Le FN, à contre-emploi, s’est même sabordé comme la flotte à Toulon, de façon incompréhensible.
Emmanuel Macron a réellement gagné par forfaits, mais il a gagné!
On ne peut maintenant que souhaiter qu’il réussisse à transformer le magma politique constaté en machine opérationnelle, que réapparaissent une pensée de droite et une pensée de gauche, et surtout qu’il parvienne à rendre à la France une vision optimiste et moderne de son avenir. C’est pas gagné!