Remaniement ministériel

Avec son remaniement, Hollande a eu la cosse mais pas les petits poids…

Pourquoi ce remaniement qui ne rallie à lui que des personnes sans influence aucune au sein des Verts et au sein des écologistes? Pour tondre la laine sur le dos de Duflot? Maigre pitance!

Les confessions de Nicolas Sarkozy font un tabac en librairie (en paquet neutre?)

Livre d’autodérision dans lequel on peut lire « Je n’ai pas assez mis en valeur ma culture »…

Allons nous avoir droit aux Rêveries d’un promeneur solitaire?

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Nernier – Jean Jacques Rousseau

On nous promet des primaires pour les Présidentielles de 2017

et si on était en droit de réclamer des secondaires?

Salon: de retour de la Mosquée, une impression mitigée

La Mosquée était ouverte à tous ce fameux dimanche, et il y a eu beaucoup de visiteurs dont la plupart était … de religion monothéiste.

Des guides très aimables, (dont le Président de l’Association) attendaient devant la porte d’entrée visiblement bien préparés à cet office. Les locaux sont bien aménagés mais à l’économie (on rappelle que la mosquée n’a jamais reçu aucune aide ni subvention, et qu’elle est bâtie à l’huile de coude bénévolement par les maçons musulmans du secteur).

Au fil des questions, il s’est agi d’un dialogue très ouvert, mais on pouvait parfois sentir un certain malaise dans les réponses:

  • Q. comment vivez vous la période actuelle et le rejet de l’islam? R. nous ne sommes pas des extrémistes, ni des intégristes, d’ailleurs la mosquée est toujours ouverte (ce qui inexact, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité),
  • Q. qu’en est-il de l’égalité homme-femme? R. hommes et femmes ont les mêmes droits. Traditionnellement, les hommes sont au rez de chaussée et les femmes au premier étage, mais elles bénéficient des mêmes droits. En fait, on constate qu’un voile placé sur le balcon de l’étage empêche les femmes de voir le mihrab, les objets de culte, le cérémonial et l’Immam malgré le fait qu’il soit perché en hauteur.
  • Q. quel est le statut de votre Imam? est-il français? quelle est sa formation? dans quelle langue se font les prêches? R. Il y a un homme qui organise la cérémonie (équivalent au bedeau), et un Imam qui vient de Marseille pour le prêche. En fait, n’importe qui peut se déclarer Imam et interpréter les textes, il n’y a en France aucun centre de formation ni de certification. Celui de Salon est bénévole; il vient de Marseille, fait son prêche en arabe, ce qui pose un problème pour les jeunes qui ne parlent pas arabe, et à qui on doit dispenser des cours. Dans les grandes Mosquées (la grande Mosquée de Marseille), les Imams sont formés, envoyés du Maroc, de l’Algérie ou d’Arabie Saoudite (sunnites); dans ce cas, ils sont payés et ne parlent pas toujours français.
  • Q. Comment pouvez vous garantir qu’un Imam n’est pas sallafiste ou intégriste? C’est une question de confiance. A Salon, pas de problème. Mais il peut y avoir des mosquées « secondaires » qu’on ne connaît pas et qu’on ne maîtrise pas.

Au sortir de la Mosquée, après avoir partagé un thé à la menthe, nous sommes un peu perplexes: il est évident que la communauté a peu de moyens financiers; apprendre que n’importe qui peut se déclarer Imam et dire ce que bon lui semble  parait effarant ce qui n’existe que chez les sunnites ,qui n’ont pas de hiérarchie. Les chiites ont la hiérarchie et la doctrine des Mollahs.

Quant à la place dévolue aux femmes… certains se souviennent de l’attitude de l’église catholique dans les années 50 et 60 (avant Vatican 2), des femmes tête couverte dans les travées de droite, et les hommes à gauche.

Un prochain post abordera ce thème…

La Mosquée de Salon ouvre ses portes ce dimanche 10 janvier de 9h à 12h et de 14h à 17h

C’est une occasion à ne pas rater pour les chrétiens, pour les non croyants et pour les non-musulmans. Une occasion de découvrir un lieu de prières avec toute la symbolique qui y est attachée. Une occasion aussi de constater qu’à la mosquée de Salon il règne une ambiance de tolérance et de quiétude. On peut être conduit à regretter qu’une telle pratique de la religion musulmane ne draine pas davantage les jeunes qui sont séduits par d’autres intolérances.

Ce qui n’empêche pas d’avoir de grandes réserves sur des pratiques d’un autre temps, notamment pour ce qui concerne la place faite aux femmes… En notant au passage que chez les Coptes Chrétiens les femmes doivent se couvrir la tête, obligation qui était encore en vigueur dans les années 60 dans la religion catholique, tout comme la séparation des sexes dans l’Eglise…

La déchéance de nationalité: inutile, démagogique et perverse.

Bien sûr, nous avons tous été très choqués par les évènements tragiques de 2015.  Bien sûr, nous avons pu en tirer une haine de leurs auteurs et un désir viscéral et sanguin de les éliminer de notre environnement.

Le fait est que les terroristes sont sauf exception enfants ou petits enfants d’immigrés du Maghreb, et que l’origine de leur famille leur a permis d’acquérir une double nationalité qui leur est régulièrement contestée par la droite extrème. Une double nationalité qui , on l’oublie souvent, provient de la colonisation de Napoleon III puis de la décolonisation des années 1950 qui a refusé aux ressortissants colonisés la nationalité française.

On s’est ému de l’expression de cette double nationalité lorsque les jeunes des quartiers ont arboré un drapeau Algérien lors des matches de football opposant la France à l’Algérie  et ont sifflé la Marseillaise. Il ne fallait pas s’y méprendre: ils prenaient ainsi parti pour David contre le Goliath français, mais notre classe politique, décidément très irréfléchie, n’a pas entendu le message: beaucoup de jeunes des quartiers se reconnaissent dans un pays anciennement opprimé par une France particulièrement ingrate, qui a parqué les hommes qui l’ont libérée en 1945 dans des camps infâmes, comme elle l’a fait en 36 avec les républicains Espagnols, puis à nouveau avec les Harkis en 62. Il y a là une solidarité naturelle avec l’histoire de leurs ainés, une nouvelle lutte des classes totalement ignorée. Ainsi, encore aujourd’hui, on emploie des immigrés, mais au black, ce qui les déclasse fatalement: les femmes d’immigrés paient aux caisses des supermarchés en liquide, c’est caractéristique de leur sous-condition sociale. Autant de stigmates pour des jeunes, pour des enfants; ils ne sont pas du même monde.

Comme suite aux attentats et à une peur populaire savamment entretenue (« les français sont des veaux », disait de Gaulle), un Président cynique, dont les conseillers sont les anciens conseillers de Sarkozy (!), élabore sans aucune retenue morale toutes les combines possibles pour se dégager la route en 2017. Et, on nous sort le coup de la « déchéance de nationalité » que même la droite extrème n’avait osé fourbir.

Or, comme on le sait, la déchéance de nationalité ne peut générer des apatrides, elle vise donc les binationaux: pas les franco-anglais ou les franco-américains, mais, il faut bien le reconnaître, nos bi-nationaux issus de la colonisation. Ce Président « de gauche » plonge dans les pires parjures, que la droite de Goasguen ou de Sarkozy s’était vu retoqués par l’UMP! Il serait extraordinaire que cette tentative soit repoussée par la droite (on peut rêver!).

Ah, il est habile le bougre et sans scrupule; mais, attaché à ses propres calculs, il stigmatise une population qui n’avait pas besoin de ça, et, allusion après allusion, il identifie la religion musulmane à ses bannissements. Les médias s’en donnent aussi à coeur joie: un attentat à Jérusalem? Un « arabo-israelien »! Une attaque d’un commissariat du 18e à Paris? Un « arabo-français »! (qui, d’ailleurs est venu se « faire suicider » car il n’avait aucune arme réelle).

Que peuvent penser les familles des quartiers qui, de génération en génération, cherchent à se faire accepter par les « Français de souche », à s’intégrer dans la société, dans la république?  Nous devons penser à ces familles cataloguées « arabes » qui sont encore touchées par cette nouvelle exclusion, par une simple instrumentalisation de calculs sordides d’un Président incapable de donner un projet à la France.

Notre démocratie née des lumières est généreuse et ouverte. Il faut absolument rejeter ce qui choque notre morale citoyenne. Montrer que nous ne sommes pas des veaux. Parlons d' »Indignité Nationale » comme à la libération, et incluons dans ce crime contre l’état tous les ennemis de notre république; je pense à ce ministre qui a proféré un parjure indigne devant l’Assemblée Nationale en jurant sur nos institutions qu’il n’avait pas ses comptes en Suisse. Mais la liste serait longue de ceux qui trahissent nos valeurs et notre éthique…

« Indignez vous », disait Stéphane Essel.

FN: lequel des trois? Le poids des mots

Il y avait autrefois un jeu radiophonique qui mettait en concurrence trois animateurs. A chaque question qui leur était posée, chacun donnait une réponse, dont une seule était vraie. Tout le talent de chacun consistait à faire croire que c’était sa réponse qui était la bonne; et leur talent était tel qu’il était très difficile de discerner le vrai du faux.

On assiste actuellement à ce même jeu au sein du FN: deux LE PEN, un PHILIPPOT sont en piste. Pro-Europe ou Contre-Europe? Philippot est pro, Marine est contre! Tolérant ou Intolérant à l’Islam? Philippot est tolérant, Marion est pour l’exclusivité chrétienne! Mariage pour tous? Philippot est pour, les 2 LE PEN sont contre!

Interrogé ce matin sur France Inter, Philippot a essayé l’art de la pirouette érigée en vertu à Sciences PO et à l’ENA. « Il y a bien sûr des divergences, euh, je veux dire des différences de sensibilité. Dans le Pas de Calais, on doit être laïc, en Alsace, on est pro-concordat (mais pas jusqu’à l’Islam qu’on tolère mais qu’il n’est pas nécessaire d’inclure); c’est historique, il faut respecter l’histoire ». Et Philippot invente la sincérité à géométrie variable.

Ce que révèle ce discours, c’est la puissance du Verbe, et la vertu du mensonge; on peut dire n’importe quoi, pourvu qu’on paraisse sincère. C’est ça, la politique: l’art du mensonge. Et l’électeur aime la forme plus que le fond. Présentez moi un pigeon, j’ai déjà la boîte de petits poi(d)s!

La politique à Front renversé: France ta démocratie fout le camp!

Pour être tout à fait sincère, je me fous des idées du Front National et de ses électeurs! Et je pense que le principe du Front Républicain est un déni de démocratie, comme l’est le principe de la prime majoritaire.

Si le Front National doit gagner, qu’il gagne!  Si la droite dure doit gagner en région PACA, qu’elle gagne! Ce ne sera que respect du vote des électeurs. Un PS qui se retire du second tour, et entraine toute la gauche par la même occasion, embarque dans sa décision 28% des votes exprimés. Et que dire des 50% d’abstentions qui sont très majoritairement des voix de gauche? Le PS est-il trop orgueilleux pour accepter de figurer dans l’opposition? Comme on a pu le constater avec la démission du Conseil Municipal de Michel Tonon et Bernard Cartier, leaders de la gauche salonaise, hérauts de la démocratie, s’il en est. N’est-il intéressé que dans une instance qu’il domine à outrance, comme il l’a fait au Conseil Général des BdR pendant 40 ans?  Peut-on accepter qu’une Région, ou une collectivité locale, soit gouvernée sans opposition? Il est là, le déni de démocratie. Courage, fuyons!

Devant ce nouveau Munich, on doit se poser les vrais problèmes qui ne sont pas politiques mais humanistes et devraient relever davantage de la sincérité que du calcul mesquin. Quels sont réellement nos engagements, quelles sont nos valeurs, nos intangibles?

Curieusement, la région PACA, si elle est manifestement à droite, est aussi la région, avec la région Nord-Pas-de-Calais, où le tissu associatif est le plus développé; on constate que moins la classe politique est vigoureuse, plus le monde associatif est développé, plus la solidarité est présente. Au passage, il est crucial d’exiger de ces politiques qu’ils maintiennent les subventions aux associations solidaires.

Mais si on pousse le raisonnement un peu plus loin, on peut sérieusement se poser la question de la gouvernance de notre pays et de sa pertinence… Pour l’essentiel, la classe politique est toute entière occupée par des cumulards qui, s’ils perdent une élection ou la sabordent, ont encore sous le pied 2 ou 3 mandats locaux ou nationaux qui les nourrissent grassement. Et si Castaner, le leader PS, abdique facilement c’est qu’il reste député… pour autant que la rue Solférino lui accorde la prochaine investiture. La famille LE PEN, qui nage dans le plus grand népotisme qu’on ait vu depuis le 19e siècle, est cumularde à l’extrême, tante-nièce-mari-conjoint sont tous députés ou sénateurs ou députés européens. Comme les autres, comme Bartelone, président de l’Assemblée, Le Drian ministre, Vauquiez, Pécresse, Queyranne, etc.

La vraie question est de savoir si on ne peut pas réinventer une démocratie où les associations auraient une place importante, non pas de contre-pouvoir, mais de force de proposition. Il est peut-être là, l’espoir de la région PACA: un immense tissu associatif, un grand réseau social d’un nouveau type, implanté au plus près de la vie!

Régionales: un PS national borné à sa position du tout ou rien!

Ainsi, en ce soir calamiteux autant que redouté, la rue Solférino demande au PS régional de se retirer purement et simplement. Quelle bêtise et quelle erreur stratégique!

Oui le FN peut conquérir la région PACA; oui, c’est un risque terrible. Mais au pire, la gauche aurait gardé une présence, une veille et l’occasion aussi de se renouveler, car il y a au PS PACA et au sein des partis de gauche des nouvelles forces qui veulent changer profondément ces partis et leur rendre leur âme. Il y a dans cette région beaucoup de problèmes à résoudre, beaucoup de racisme, beaucoup de quartiers en déshérence, beaucoup de laissés pour compte. Tous ces gens, on les abandonne? Au nom d’un front républicain?

Imaginer, par un sursaut de fierté ou d’orgueil, une région PACA, un hémicycle  sans un élu de gauche. Le PS entrainerait ainsi dans son sabordage toute la gauche, tous les électeurs de gauche et laisserait une région à l’extrême-droite et à la droite dure. Quelle stupidité! Quelle débâcle!

Il est temps de repenser notre démocratie dévoyée et biaisée en profondeur.

Elections Régionales: l’inévitable retour de bâton

Pensé à l’origine (1986) comme un scrutin proportionnel, en réponse à une forte demande d’élections directes proportionnelles, les élections régionales ont été pensées par de fins politiques aussi calculateurs qu’imprévoyants.

Scrutin à 2 tours:

1er tour, toute liste obtenant plus de 5% des suffrages EXPRIMES est rembourséee de ses frais de campagne, toute liste obtenant plus de 10% peut se maintenir au 2e tour.

2e tour, possibilité de fusionner des listes, scrutin proportionnel avec prime majoritaire, c’est-à-dire que la liste arrivée en tête obtient une prime de 25% des sièges en plus de son score.

Il s’agissait bien à l’origine (1999, puis refonte de 2003) de favoriser le 1er, et de défavoriser le 3e. Les politiques de 1999 pensaient alors à favoriser la gauche, tout en affaiblissant la droite dès lors que le FN ferait un bon score de 2e. Et ce bidouillage a très bien fonctionné, puisque 17 régions ont été dirigées par la gauche, avec une présence significative, mais pas dominatrice du FN.

Mais en 2015, la donne a changé: le FN est souvent en tête (et les attentats « islamistes » récents accentuent ce phénomène), et la gauche désunie souvent en 3e position. Il faut néanmoins arriver 1er ou bien faire la place au FN ! Le mot d’ordre absolu du « tout sauf le FN » (qui avait donné 82 % de suffrages à Chirac) est devenu un appel au sabordage de la flotte PS, d’autant que l’état d’urgence ne bénéficie qu’au Président Hollande et pas au PS.

Alors, les électeurs de gauche en PACA vont-ils devoir voter « en se pinçant le nez » comme en 2002. Ce qui est sûr, c’est que la droite Sarkoziste trouve là un excellent moyen de « tuer la gauche » en PACA… Peut-être le PS s’achemine-t-il vers une expiation de sa gouvernance déplorable des Bouches du Rhône depuis la fin de la guerre.