Notre société française est réputée fonctionner selon le régime de la démocratie représentative, en ceci que le peuple est régulièrement appelé à élire des individus qui seront amenés à le représenter pendant un certain laps de temps.
Une opinion couramment répandue est que, sitôt élue, la personne, devenue être politique, se sente libre de ses opinions et surtout de son comportement. Ainsi, François Hollande n’a-t’il même pas eu quelques mois de fidélité à ses engagements électoraux.
Mais la multiplication des strates politiques et des élections de nature et de structure différentes, le cumul forcené des mandats pratiqué à grande échelle en France conduit l’animal politique à des alliances d’opportunité très variables (les Verts européens et antinucléaires s’allient au PC anti-européen et pro-nucléaire, un Maire « Les Républicains » soutient un PS aux sénatoriales, des PS se retirent au nom d’un « Front Républicain » et soutiennent leur adversaire, etc…). Ce qui donne une certaine sinuosité au parcours politique.
La démocratie représentative ne peut marcher que lorsque le politique a des convictions, des valeurs, et l’âme chevillée au corps, ce qui se fait rare. Ce régime est inepte, si on ne lui adjoint pas le principe de la votation à la Suisse, ou du referendum populaire. A ce referendum, on trouve deux écueils flagrants: le populisme, très pratiqué sur une population fragilisée ou qui se sent telle (cible de l’extrême droite comme de l’extrême gauche), sur la cible (ZAD de Notre Dame des Landes) ou par la formule du plébiscite (« c’est ça ou je m’en vais », de Gaulle en 1969). C’est le principe de la Démocratie Participative.
Autre facteur primordial pour la Démocratie Représentative, la juste représentation des minorités dans la gouvernance. C’est la vertu du Contre-Pouvoir, contre-réaction qui participe de la régulation du Pouvoir.
En entreprise, c’est une juste place réservée à la représentation Syndicale, ce qui en France, terre de la violence et des affrontements, parait impossible.
Dans le champ politique, c’est une juste place réservée à la minorité, malencontreusement dénommée « opposition » et cantonnée à ce rôle. La logique inventée par la 5e république de la sur-pondération majoritaire est délétère de la démocratie. Ainsi, dans une Mairie, la majorité se voit attribuer 50% des sièges plus la moitié de son score, artifice qui permet à une équipe qui a obtenu au bénéfice de triangulaires une majorité relative à 30% d’obtenir 65% des sièges, transformant ainsi une majorité relative en majorité absolue. Cette logique perverse a été bien intégrée par Mitterrand, et l’a conduit à institutionnaliser le Front National comme 3e larron et comme faiseur de roi. L’ironie de l’histoire est qu’avec la décrépitude du PS, celui-ci est devenu le 3e larron…
Ce rôle de potiche réservé à l’opposition a ainsi permis à un Maire Salonais de régner en maître absolu pendant 12 années; ce même Maire a d’ailleurs reconnu les faits lorsque sa propre liste a été battue et qu’il a démissionné jugeant ce rôle de potiche indigne de sa personne.
Nos institutions doivent être remises en cause afin de redonner du pouvoir à ses minorités. La proportionnelle totale est entropique et crée l’instabilité; il faut réinventer une proportionnelle relative. L’introduction partielle du tirage au sort, telle que prônée par Etienne Chouard, est une autre voie de réflexion.