Pays Salonais: aux législatives 2012, une nouvelle circonscription est centrée sur Salon

Le redécoupage, adopté en Conseil des ministres, crée une circonscription dont Salon est la ville phare

Salon aura donc sa circonscription: la toute nouvelle huitième des Bouches-du-Rhône. Le Conseil des ministres a adopté, fin août, le projet de redécoupage électoral. Il supprime 33 circonscriptions sur les 577 existantes en France et en crée 33 nouvelles. Parmi elles: la 8e qui regroupe les cantons de Salon, Pélissanne et Berre et dont le tout premier député sera élu lors des législatives de 2012.

Localement, le remaniement correspond à une attente ancienne. La logique, ou l’absence de logique géographique du découpage de 1986, était largement dénoncée. L’actuelle XI e circonscription, qui englobe entre autres Salon et le canton Aix-en-Provence sud-ouest, s’étale jusqu’à Meyreuil, alors qu’elle exclut les villages de Pélissanne, Aurons et La Barben, pourtant nichés tout contre Salon.

D’ailleurs, si le Parti socialiste a amplement critiqué le projet, sa première secrétaire, Martine Aubry a même estimé qu’il bafouait la démocratie; le maire, Michel Tonon, est plus mesuré au sujet de la huitième. « A priori, elle est plus cohérente géographiquement que ce que ne l’était la XIe ; administrativement aussi puisqu’elle englobe une grande partie de notre communauté d’Agglomération » , estime-t-il.

Politiquement, il lui est également difficile de la stigmatiser puisque les trois cantons qui la composent sont tenus par des socialistes (voir ci-dessous). L’actuel député d’Aix et de Salon, l’UMP Christian Kert, revendique bien sûr la cohérence du découpage. Politiquement, il ne peut être que satisfait: au 2e tour des présidentielles de 2007, Nicolas Sarkozy y raflait 61,43% des voix.

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A gauche, à droite…

Michel Tonon, Jean-Pierre Maggi, Mario Martinet. Les élus des trois cantons qui forment la future huitième circonscriptiondes Bouches-du-Rhône : Salon, Pélissanne et Berre sont tous membres du Parti socialiste. Mais de là à en conclure que ce territoire est ancré à gauche…

Le 6 mai 2007, au soir du deuxième tour de la présidentielle, Nicolas Sarkozy l’emporte dans les 14 communes de ces trois cantons. Même à Berre, dans le fief de Serge Andréoni, il parvient à totaliser 50,85% des suffrages. A Salon, qui pèsera un tiers des électeurs de la future circonscription, Nicolas Sarkozy obtient le score de 62,52%.

Plus globalement, l’UMP a convaincu 61,43% des électeurs de la nouvelle circonscription. Et les députés qui ont été élus dans la foulée à partir de ces 14 communes: Christian Kert, Bernard Reynès et Eric Diard sont tous des élus UMP.

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Législatives 2012

Toute belle, toute neuve, la 8e circonscription suscite déjà les convoitises, même si du côté du Parti socialiste, on temporise. Maire de la plus importante commune du territoire, Michel Tonon pourrait prétendre à l’investiture PS pour les législatives de 2012.

« Me présenter? Spontanément, je réponds non, affirme-t-il. J’ai déjà beaucoup de travail avec la Ville, Agglopole Provence et le Conseil général. » Michel Tonon étant pour l’heure non-partant, c’est le nom de Jean-Pierre Maggi, maire de Velaux et vice-président du Conseil général, qui circule dans les rangs socialistes.

Pour l’UMP, Christian Kert, dont l’actuelle circonscription, est à cheval sur les futures 8e et 11 e , aurait toute légitimité à s’y présenter. Mais, s’il se défend de tout choix définitif, le député sait mettre en avant les dossiers aixois sur lesquels il travaille et laisse donc deviner sa préférence.

Alors qui en terres salonaises? Le Nouveau Centre pourrait bien envoyer l’un des siens: l’Aixois, Bruno Genzana. Conseiller général, ancien adjoint et suppléant de Maryse Joissains, il se prévaut du soutien de la maire d’Aix pour une investiture dans cette circonscription. Mais dans l’entourage de Nicolas Isnard, le responsable local de l’UMP, on ne voit pas d’un bon oeil ce « parachutage ».

Le Salonais lui se dit serein et botte en touche: « Je fais confiance aux états-majors pour trouver la meilleure solution ». Reste donc à savoir si les accords entre les partis de la majorité présidentielle laisseront cette circonscription au Nouveau Centre.

« Rien n’est fait, affirme Robert Assante, président départemental de la formation centriste, ce sont les états-majors qui décideront avec une vision globale à la fois du Département et du territoire national. » Même son de cloche du côté de l’UMP, Christian Kert: « tout dépendra des discussions qui s’engageront l’an prochain ».

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Les chiffres

Trois cantons composent la future circonscription: Salon, Pélissanne et Berre.

14 communes: Salon, Grans, Velaux, Lançon, La Fare, Ventabren, Coudoux, Cornillon, Pélissanne, La Barben, Aurons, Berre, Rognac, Saint-Chamas.

119 231 personnes sont recensées sur ces 14 communes: du village de 500 habitants (Aurons) à Salon et ses 40 150 âmes.

33,67%, c’est la part de la population salonaise sur l’ensemble de la circonscription. Berre (11,7%), Rognac (9,97%).

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L’autre circo

Exit Salon donc pour la nouvelle XIe circonscription, elle se tournera désormais plus franchement vers Aix dont elle partage toujours le territoire avec la XIVe. Si elle perd le canton de Salon, elle gagne celui des Pennes-Mirabeau (Cabriès, les Pennes, Septèmes). Au total, 114 677 personnes habitent dans la future XIe.

d’après un article de « La Provence », en 2009,

par Claire Aybalen (CAybalen@laprovence-presse.fr )

Législatives 2012: le non-cumul des mandats va-t-il handicaper la Gauche?

Martine Aubry en rêvait, le PS va tenter de le faire. Mais cela pourrait provoquer de grosses vagues avant la primaire. Les aspirants socialistes aux législatives de 2012 ont reçu il y a quelques jours la «circulaire 1382», que Libération s’est procurée, fixant les modalités de désignation pour le scrutin de l’an prochain. Conformément à la «rénovation de A à Z» du PS défendue par Aubry, il leur est demandé noir sur blanc d’abandonner tout autre mandat exécutif s’ils veulent être adoubés. «Il est clair que leur candidature […] ne sera jugée recevable qu’à partir du moment où ils auront fait parvenir une lettre […] indiquant clairement qu’ils renonceront à leur mandat exécutif au plus tard en septembre 2012», peut-on lire dans la missive datée du 10 juin.

De fait, presque tous les élus PS du département cumulent les mandats (et, est-il utile de le rappeler, les salaires): pratiquement tous les Maires sont Vice Présidents de leur Intercommunalité (ça n’est pas comptabilisé dans la loi anti-cumul…) mais aussi Député, Sénateur, ou Conseiller Général. Ce qui, malgré l’appel officiel du Secrétariat National du PS, ne les empêche pas de postuler à un autre mandat national. Vont-ils s’en tenir aux demandes de la « circulaire 1382 » ?

Les statuts d’Europe Ecologie interdisent aussi le cumul des mandats, ce qui n’empêche pas non plus les Maires, élus régionaux ou conseillers généraux, de cumuler plusieurs mandats et de postuler en plus à un mandat National. Noel Mamère, Dominique Voynet, sont les plus exigeants sur le sujet et aussi les plus grands cumulards…

Pourtant tous les politologues connaissent et dénoncent les effets pervers du cumul de mandats: blocage des institutions, clientélisme, verrouillage des instances du parti politique, complicités et « barbichettes » (« association de malfaiteurs »).

Rassurons-nous, les intéressés sauront démontrer que c’est « dans l’intérêt du parti ».

Les élections sénatoriales obligent les candidats à nouer les meilleures relations avec les grands électeurs (Maires, Adjoints, élus régionaux, etc.); on observe curieusement que c’est au moment de leur candidature au Sénat que les hommes politiques se découvrent un grand intérêt pour la Franc Maçonnerie. Et dès lors, on se reconnait et on se couvre entre « Frères »; voire les affaires actuelles dans les Bouches du Rhône… Mais, dans ce cas, il s’agit davantage de cumul de relations.